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Brazille Broderie
Dans l'atelier de Béatrice Brazille, c'est d'abord le bruit sec et entêtant d'une brodeuse électronique qui capte l'attention.
La machine fait son travail à un rythme endiablé, lancée dans une course folle que rien ne semble pouvoir arrêter. Erreur. Le fil casse. La machine perd soudain de sa superbe.
Ce sont les mains agiles de Madame Brazille qui viennent au secours de l'infortunée.
C'est le moment opportun pour se laisser aller à contempler les bobines soyeuses et colorées, fureter du regard dans un coin de la fenêtre et découvrir un morceau de tissu piqueté d'épingles miroitantes. Au sol gisent une paire de ciseaux, des bouts de papier et un mètre en plastique. Enlacés comme ils sont, ils témoignent furtivement d'un labeur passé.
La machine est repartie. Madame Brazille retourne à sa broderie fine. Ses deux mains dansent alors un ballet gracieux autour du tissu. L'aiguille et son fil passent et repassent sous nos yeux, disparaissent et réapparaissent. La chorégraphie est fluide, dépourvue d'hésitations et de doutes. On n'entend plus la machine. Seuls nous parviennent les crissements des doigts caressant le tissu.
Damien
- Damien DENIEL -