Edilys 2010

La Résidence Edilys de Saint-Brieuc a 20 ans… 20 ans qu’elle accueille des personnes, âgées oui, mais avant tout des personnes  avec leur sensibilité, leur histoire de vie, leurs désirs, leurs souffrances et leur joie…20 ans qu’au centre ville de Saint-Brieuc, elle s’efforce de s’ouvrir au monde pour ne pas se cloisonner, ni exclure, pour favoriser les échanges dans le respect et l’ouverture…

L’expérience menée par les photographes argentistes d’ART’images Plérin se veut être une illustration de cette réalité. Dans une société qui a tendance à opposer, à exclure, à nier, leur travail aide à changer le regard porté sur les personnes qui n’ont plus 20 ans…

Un vrai projet sur la durée pour l’atelier argentique animé par Gilbert Bouédec au sein de l’association ART’images. Neuf Photographes, accueillis par Martine Ollivier et toute son équipe, ont participé à cette aventure qui a duré 2 mois début 2010.

Lors de la présentation de l’exposition des photos, Gilbert Bouédec a parlé « d’un grand et long moment partagé, c’est peut-être là que se niche l’essentiel de l’approche artistique dont les photos ne sont que le reflet et le témoin ». En effet, pour ceux qui n’ont pas vécu ces moments, les photos révèlent la rencontre sans jugement, avec compréhension, elles illustrent le respect, la dignité, valeurs qu’Edilys a toujours voulu mettre en avant.

Chaque photo est accompagnée  d’un texte issu des échanges entre le photographe et son sujet.

Moment de vie de certains résidents, ils sont émouvants, drôles ou poétiques, ou tout cela à la fois, ils illustrent la richesse et la diversité des habitants de la résidence.


 

Pascale Maestracci, Directrice Edilys Armor


 

Mademoiselle Simone PHILIPPE


Simone se constituait un petit trésor tout au long de l’année avec les quelques sous glanés auprès de son père quand elle avait été sage, sa demi-sœur plus agée lui donnait aussi un peu d’argent.

 


- Alain GAPIHAN -

Et chaque année, le trésor était englouti par la loterie de la fête foraine sur le champ de mars à St-Brieuc.  Simone avait de la chance, elle gagnait, mais pas les copines ! c’est Simone qui emportait tous les nounours. Un jour elle a même gagné tous le plus gros nounours de la foire.

Simone a toujours eu de la chance…

gil

 


Monsieur Guggenbul et Mme Bié


Pour chacun d’eux,

De tristes années de veuvage.

L’affectueuse  pression  des  proches

Et c’est le début  d’une idylle

25 années  de fusion et d’amour

A Fontenay aux Roses.



Mr Guggenbulh et Mme Bié par Fred Joseph

- Fred JOSEPH -

Et puis ce pari fou de quitter Paris

Pour épouser  la Bretagne et Edilys

Affectueusement

Au plus près de leurs  proches…

 

gil


Monsieur François PICHON

Son Ecole de conduite-auto

Lui a procuré bien des satisfactions

Tout au long de sa vie professionnelle.

Pour autant, l’automobile ne l’a pas amené

A renoncer au déplacement à pied.


Monsieur François Pichon par JJ Le Gruiec


- JJ LE GRUIEC - 

Ancien footballeur, François marche vite

Avec le Groupe Charner, il a fait des adeptes,

80 membres qui marchent encore aujourd’hui

Comme François d’ailleurs, qui chaque jour

S’élance vers un savant parcours,

D’un pas déterminé, depuis Edilys

 

gil

 


Monsieur Maurice HEGER

 

Maurice a toujours le nez dans ses papiers.

Il n’a pas de radio, il n’a pas de télé.

Son bureau est couvert de dossiers.

Monsieur Maurice Héger par Roxane Gourronc

- Roxane GOURRONC -  

Sur son lit couchent des notes par milliers.

Maurice s’éveille et s’endort dans ses papiers…

gil


 

Mademoiselle Jane DUPONT

 

Rencontrer Mademoiselle Dupont, c’est un grand moment.

Ce petit bout de femme énergique, au regard malicieux, a, comme elle le dit elle-même, vécu plus d’années à la retraite qu’à travailler !

En temps que professeur d’histoire-géo, elle en a connu des événements :

l’arrivée des allemands au lycée Ernest Renan, lors de la seconde guerre mondiale,

le partage de la cour avec les soldats à l’Ecole Normale des filles.

Ah oui, les filles ! Mademoiselle Dupont a évolué dans un monde essentiellement féminin : ses collègues étaient des femmes, ses élèves des jeunes filles… jusqu’en 1968

et le début de la mixité ! Que de complications pour tenir la classe alors !

Mademoiselle Jane DUPONT par Erwan PICOLO


- Erwan PICOLO - 

Heureusement l’heure de la retraite a sonné en 1972.

Et depuis, Mademoiselle Dupont n’a pas le temps de s’ennuyer.

Elle est toujours très entourée, toujours de sortie.

Et oui, ses anciennes élèves sont pour beaucoup devenues des amies,

des amies souvent engagées dans l’enseignement d’ailleurs !

De longues discussions à bâtons rompus s’alternent avec les virées pour les courses,

le marché, ou les promenades dans la rue piétonne.

Si vous souhaitez avoir le plaisir de rencontrer Mademoiselle Dupont,

surtout prenez rendez-vous : son agenda est souvent bien chargé !

 

Marielle

 



 

Madame MAGNARD et Madame MAGNIER

Décidément, Jeanne et Marie

Ne parviendront jamais

A se passer l’une de l’autre !

Elles sont toutes deux nées à Plédran,

dans la même école, elles ont grandi.

Puis, de concert, ont quitté la campagne

Pour vivre et travailler à PARIS.

Elles y ont chacune trouvé époux.

Et si je vous dis que pour les vacances

Elles ont construit des maisons jumelles à Plédran,

Alors là, vous ne me croyez plus !

Mme Camard et Mme Magnier par Fred JOSEPH


- Fred JOSEPH -

A Edilys, les maris ne sont plus,

Mais Jeanne et Marie,

Que seulement 4 années séparent,

Sont bien là toutes les deux.

Et si l’une est au 3ème étage et l’autre au second,

Rien ne va plus !

Et pourquoi cette photo de nous deux ?

C’est pour qui, c’est pourquoi ?

 

gil

 



 

Madame Lemaire

JE… MOI

 

Et moi… et moi !

Vous étiez qui ?

Vous étiez quoi ?

Moi,  j’étais Coi !


Madame Lemaire par Karine LEBEAU


- Karine LEBEAU -

Le langage des humains

A  chacun sa façon

On y perd son latin,

Chacun donne des leçons

J’étais comme ci

J’étais comme ça !

Madame Lemaire, extrait de son livre de poèmes

 



 

Mme Marie-Reine Mahé

Des canevas au point de croix qui ornent les murs de l’appartement,

Se dégagent les saveurs d’autrefois,

Celles du pot au feu par exemple,

D’une excellence qui fait encore frémir les papilles de Cyril.

Sa mère, Marie-Reine comme sa grand-mère,

Savaient tirer le meilleur profit du potager familial.

Madame Mahé et son fils Cyril par Damien DENIEL


- Damien DENIEL -

Les journaliers qui travaillaient à leur service à Hénanbihen

S’en souviendraient aussi, eux qui n’avaient par ailleurs,

Que leur morceau de lard enveloppé dans du papier journal

En guise de déjeuner.

C’est qu’à l’épicerie du village, on ne trouvait pas de légumes,

On n’y achetait que le sel et le poivre.

Pour améliorer l’ordinaire, il fallait tuer le cochon, cultiver son potager

Et savoir cuisiner comme Marie-Reine, savamment et généreusement

Pour toute une maisonnée…

 

gil

 



 

Madame Yolande Hy

De la rencontre avec Yolande est née

Notre  détermination à entreprendre

Ce travail photographique.

La dame, assise sur son canapé

Au côté de son chat Fripouille

Sur un coussin soyeux,

Tous deux baignent dans le raffinement.

L’atmosphère est feutrée, les mots sont  doux

Et doucement échangés entre elle et son chat

Et entre elle et nous.

Madame Yolande HY par Deborah ASCHER


- Déborah ASCHER -

Les yeux se perdent et s’éblouissent de l’esthétisme des sulfures

Collections et autres inclusions jusqu’à s’échapper vers l’étendue

De la baie vitrée qui fixe les toits briochins

Lui  rappelant sans doute ceux de Paris

Où elle se passionnait pour l’Opérette et la mode

Car elle avait  aussi été mannequin.

A notre grande surprise, Mme Hy est décédée

15 jours après les prises de vues…

 

gil

 



 

Monsieur René BARON

« I have seen that face before »

S’exclame Gilbert en entrant

Chez M.et Mme Baron.

« Of course ! »

M. Baron fut son premier professeur d’anglais

Lorsqu’il entra en 6ème.

M.Baron a conservé les notes de tous ses élèves,

Gilbert a conservé les photos des élèves de M.Baron.

Monsieur René BARON par Marielle LE NANCQ


- Marielle LE NANCQ -

Rencontre inopinée, fameux concours de circonstances

Emotions, souvenirs, évocations,

Et encore des appréciations,

S’il vous plait, M.Baron…

 

gil

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